La chanson Ils s’aiment du canadien Daniel Lavoie a quarante ans.
Je l’entendais à la radio lorsque j’étais gamin, guère emballé par cette balade un peu lente et cette voix ordinaire.
Avec le temps, ma vision a changé, notamment quand j’ai compris le texte, aussi simple que beau.
L’auteur raconte avoir créé ce titre après avoir vu deux adolescents amoureux dans le Beyrouth ravagé des années 80.
Il avait rapproché cette anecdote de discussions qu’il avait eues avec des jeunes Occidentaux.
Ces derniers, malgré une vie sans commune mesure avec celle de ces Libanais, semblaient uniformément pessimistes et convaincus que le seul avenir qui les attendait était noir et catastrophique.
Ce contraste lui avait donné l’idée de cette chanson.
Le "laissons-les s’aimer" s'adresse à notre monde riche, peuplé majoritairement d’adultes de plus en plus vieux et pessimistes et qui semblent oublier de laisser la place aux nouvelles générations, les étouffer sous la leur, puissante comme jamais une génération ne l'a été.
Les jeunes ont en fait le droit de faire à leur tour des projets, de tâtonner, de se tromper, d'avoir de l’espoir, de connaitre l’amour et l'enchantement, aussi terrible que nous paraisse le monde dans lequel on vit.
D'ailleurs est-il plus terrible qu’avant ? En est-on tellement sûrs ?
N’est-ce pas plutôt nous qui n’acceptons pas d’avoir perdu nos illusions, comme c’est la règle, et qui ne voulons pas que nos enfants aient les leurs propres, comme c'est également la règle ?
C’est un bien triste présent qu’on leur fait là, et c’est aussi un manque de confiance et de soutien.
La musique d'Ils s'aiment est mélancolique et poignante, sonnant comme une résignation, mais celle-ci est immédiatement contredite par ces paroles émouvantes. Cette opposition fait tout le sel de cette chanson.
Moi qui suis père de deux jeunes qui se cherchent et tâtonnent, et qui suis par ailleurs d’un naturel pessimiste, je remercie Daniel Lavoie de me rappeler cette simple vérité.
Oui, "Laissons-les s’aimer", malgré nos craintes, légitimes ou non, parce que c’est cela aussi la vie, que c’est leur moment, qu’il n’y a aucune justification à les en priver, et parce que l’espoir et l’amour sont les premières forces pour affronter un futur par définition incertain.
Précédent: Chanson (11): Try a little tenderness
Je l’entendais à la radio lorsque j’étais gamin, guère emballé par cette balade un peu lente et cette voix ordinaire.
Avec le temps, ma vision a changé, notamment quand j’ai compris le texte, aussi simple que beau.
L’auteur raconte avoir créé ce titre après avoir vu deux adolescents amoureux dans le Beyrouth ravagé des années 80.
Il avait rapproché cette anecdote de discussions qu’il avait eues avec des jeunes Occidentaux.
Ces derniers, malgré une vie sans commune mesure avec celle de ces Libanais, semblaient uniformément pessimistes et convaincus que le seul avenir qui les attendait était noir et catastrophique.
Ce contraste lui avait donné l’idée de cette chanson.
Le "laissons-les s’aimer" s'adresse à notre monde riche, peuplé majoritairement d’adultes de plus en plus vieux et pessimistes et qui semblent oublier de laisser la place aux nouvelles générations, les étouffer sous la leur, puissante comme jamais une génération ne l'a été.
Les jeunes ont en fait le droit de faire à leur tour des projets, de tâtonner, de se tromper, d'avoir de l’espoir, de connaitre l’amour et l'enchantement, aussi terrible que nous paraisse le monde dans lequel on vit.
D'ailleurs est-il plus terrible qu’avant ? En est-on tellement sûrs ?
N’est-ce pas plutôt nous qui n’acceptons pas d’avoir perdu nos illusions, comme c’est la règle, et qui ne voulons pas que nos enfants aient les leurs propres, comme c'est également la règle ?
C’est un bien triste présent qu’on leur fait là, et c’est aussi un manque de confiance et de soutien.
La musique d'Ils s'aiment est mélancolique et poignante, sonnant comme une résignation, mais celle-ci est immédiatement contredite par ces paroles émouvantes. Cette opposition fait tout le sel de cette chanson.
Moi qui suis père de deux jeunes qui se cherchent et tâtonnent, et qui suis par ailleurs d’un naturel pessimiste, je remercie Daniel Lavoie de me rappeler cette simple vérité.
Oui, "Laissons-les s’aimer", malgré nos craintes, légitimes ou non, parce que c’est cela aussi la vie, que c’est leur moment, qu’il n’y a aucune justification à les en priver, et parce que l’espoir et l’amour sont les premières forces pour affronter un futur par définition incertain.
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