dimanche 18 mai 2025

Chanson (28): The cold song

J'aime beaucoup le cinéma de Maurice Pialat, dont je me souviens avoir vu il y a longtemps son A nos amours

Je ne me rappelle plus trop de l'histoire, mais je sais que ce film m'avait laissé une impression de tristesse.

Les acteurs y jouaient très bien, notamment la lumineuse Sandrine Bonnaire et le tout jeune Cyril Collard, et aussi Dominique Besnehard, plus connu par la suite pour son rôle d'agent et de découvreur de talents.

Et surtout il y avait la chanson qui clôturait le film, Cold song, interprétée par Klaus Nomi.

Un de mes amis m'avait parlé de cet étrange chanteur allemand, venu de l'opéra pour aller faire de la pop et du rock avant de mourir tragiquement du SIDA en 1983, faisant partie des premières victimes de l'épidémie, mais je n'avais jamais écouté jusque-là. 

Il s'avère que cette chanson est en fait une adaptation de l'oeuvre d'Henri Purcell, un compositeur anglais du 17ième siècle, et plus précisément issue d'un opéra qu'il avait consacré au roi Arthur et achevé en 1691.

Etant ignare en musique classique et pas du tout amateur d'opéra, je ne saurais juger la qualité ou la notoriété de ce musicien, mais la reprise de Nomi est magnifique.

Sur une musique lente et mélancolique, portée par une instrumentation un peu ancienne (j'ai l'impression qu'il y avait du clavecin ou de l'épinette), le chanteur vient scander des phrases courtes et rythmées de manière saccadée, un peu comme un hoquet ou un sanglot.

Sa voix extraordinairement puissante donne l'impression d'être lointaine, elle est aussi glaciale qu'éclatante, un peu comme un cuivre, et donne un indicible sentiment d'angoisse, de tristesse et de fatalité.

Au fur et à mesure que le morceau avance, on est happés par la sorte de supplication déchirante à laquelle on assiste, jusqu'au paroxysme, lorsque tout finit sur une note tenue très longtemps, comme une conclusion désespérée.

Les paroles de The cold song sont en anglais, mais je n'ai jamais cherché à en comprendre le sens, la puissance de ce morceau s'en passant très bien, et l'interprétation bousculant quoi qu'il arrive.

J'ai essayé par la suite d'écouter d'autres morceaux de Klaus Nomi mais je n'ai accroché à rien d'autre qu'à ce titre d'anthologie.

Petite anecdote pour finir: le côté théâtral de cette chanson était renforcé par le look de cet étrange chanteur, qui se maquillait et s'habillait dans un costume qui tenait du clown, du noble espagnol du 15e siècle et de l'extraterrestre, et qui était très réussi puisqu'il terrorisait mes enfants (!).


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