lundi 15 janvier 2024

La France, le monde et moi

Comme tous les ans j'envoie par mail mes vœux à la grande majorité de mon carnet d'adresses mail.

C'est l'occasion de raviver les liens avec des gens qui ont plus ou moins compté à un moment ou un autre.
 
Si je fais un petit tour d'horizon, ça commence a faire un sacré patchwork.

Il y a des gens issus de mon village perdu, dont certains (âgés, forcément) y vivent encore.
 
Il y a des amis de lycée, que je n'ai parfois pas revus depuis que j'en suis parti, d'autres qui datent de mes années étudiantes ou de mon service militaire.
 
Il y a des ex-collègues croisés au cours des missions ou des emplois que j'ai occupés depuis que j'ai commencé à travaillé.
 
Il y a les parents d'amis ou d'ex-amis de mes enfants, des voisins et des ex-voisins, des amis de ma femme, et même quelques correspondants.

Ils sont BBR, algériens, anglais, antillais, cambodgiens, canadiens, béninois, chinois, grecs, italiens, japonais, libanais, marocains, mauriciens, portugais, réunionnais, roumains, russes, sénégalais, vénézuéliens, vietnamiens...
 
Il y aussi des mélanges/pedigrees plus improbables, comme un Arménien du Liban, des Chinois de Madagascar, un petit-fils d'Eurasiens rapatriés dans un camp harki.

Ils sont nés ici ou là-bas, ils ont émigré ou non, ils sont plurinationaux ou pas.
 
Ils vivent aux quatre coins de France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Grèce, au Canada, en Australie, en Italie, en Roumanie.

Il y a des retraités, des riches, des précaires, des fonctionnaires, des cadres, des professions libérales, des artistes.
 
Il y a des homos, des célibataires, des parents, des familles recomposées.
 
Il y a des croyants et des non croyants de tout poil, protestants et catholiques mais aussi juifs, musulmans, orthodoxes, bouddhistes, adventistes, bahaïs, et quelques athées sans baptême.

Çà va faire bientôt 50 ans que cette liste se construit au gré de mes rencontres.

Le point commun de tous ces gens, à part un passage plus ou moins long en France, c'est finalement moi, que je sois un ami, un collègue ou une connaissance.
 
Quand je pense à mon origine sociale et à ma vie banale et rangée, je suis le premier surpris de cette diversité.

Peut-être est-ce finalement normal dans ce pays si ouvert qu'est devenu la France?
 
Peut-être est-ce juste dû au fait que je n'aime pas rompre et que je m'astreins à conserver des liens plus ou moins forts avec les gens que je croise?
 
Peut-être est-ce parce que je suis une illustration de cette mobilité sociale qu'on dit agonisante en France?

En tous les cas, je fais bel et bien partie de ce monde étonnant, si vaste, complexe et angoissant.

Bonne année 2024.