dimanche 10 novembre 2013

Musique(5): Rory Gallagher

Le post d'aujourd'hui sera consacré à un musicien fabuleux qui nous a quitté en 1995, il y a bientôt vingt ans: Rory Gallagher.

Je ne l'avais jamais vu en live, je connaissais assez peu de sa discographie, mais je me rappelle que la nouvelle de sa disparition, passée en catimini, m'avait déprimé pour la journée, un peu comme si je perdais quelqu'un. Je me souviens que cette impression m'avait moi-même surpris.

J'avais découvert ce grand artiste suite à la lecture d'un magazine qui citait son "Irish tour'74" parmi les cent meilleurs lives de tous les temps. Ce disque fut une claque monumentale et je le réécoute régulièrement depuis mon adolescence.

La musique de Gallagher, qu'il jouait dans les années 60 avec le power trio Taste avant de le faire sous son nom propre, était un hard rock posé sur une solide base de blues, avec de très longs morceaux où la guitare avait la part belle.

En effet, s'il était chanteur c'était aussi et surtout un guitariste exceptionnel de virtuosité, unanimement reconnu de ses pairs. La légende dit que Jimi Hendrix, à qui on demandait "Quel effet ça fait d'être le meilleur guitariste du monde?" aurait répondu "Demandez à Rory Gallagher"...

Il avait développé une technique lui permettant de se passer de guitariste rythmique et de jouer en remplissant l'espace habituellement dévolu aux deux, s'accompagnant d'un bassiste tout aussi bon, d'un clavier et d'une batterie.

Il jouait aussi du banjo, de l'harmonica, de la mandoline, et semble-t-il de quantité d'autres instruments.

Mais ce qui me touche le plus ce n'est pas ses dons exceptionnels de musicien, car il y a bien longtemps que les hiérarchies dans la virtuosité ne sont plus un critère pour moi, mais c'est qu'il se dégage de sa musique une chaleur toute particulière.

Écouter Gallagher me fait du bien car il donne l'impression de se donner totalement sans calcul ni prétention, par pur plaisir et dans le but de s'éclater avec son public.

Augus Young joue dans le même registre, mais ça fait plus déjanté et filou, Jimmy Page est fabuleux, mais fait bien plus froid, plus léché, et Hendrix semble venir d'une autre planète.

A contrario, Gallagher donne le sentiment que c'est un pote résolu à délirer avec nous après (ou avant) avoir bu un verre en notre compagnie, et qui prend son pied comme ça, tout simplement.

Ses sourires ont quelque chose d'enfantin, et l'enthousiasme juvénile qu'il dégage nous ramène aux quatorze ans que dans un monde idéal on ne devrait jamais quitter.

Voilà pourquoi ce sont ses prestations sur scène qu'il faut écouter ou regarder.

Et voilà pourquoi je me suis senti si triste quand j'ai appris que sa passion pour l'alcool l'avait emporté pour de bon.

So long Rory, je vais me réécouter ton Irish Tour'74 une fois de plus...

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