mercredi 15 février 2017

Le dessous des cartes

La mort récente de Jean-Christophe Victor (je commence ce post en janvier 2017) a été un choc pour moi.

En effet, de mes années étudiantes jusqu'à la naissance de mon premier enfant j'ai été un fidèle de son émission Le dessous des cartes, avant d’en rater de plus en plus de numéros, puis de ne même plus savoir à quels heure et jour ça passait.

Mais je me disais toujours que j'allais y revenir, embêté par tout ce que je ratais.

Aussi la mort de son présentateur-créateur m'a-t-elle pris de court, et fait me sentir -stupidement- coupable: je ne serai plus jamais ce fidèle du Dessous des cartes dont l’assiduité faisait sourire mes proches !

Cette émission était à la fois très simple et très dense.

En moins d'un quart d'heure, Jean-Christophe Victor y explorait un sujet géopolitique donné, l'illustrant avec des cartes et le complétant avec une bibliographie choisie.

Les thèmes présentés avaient la particularité d'être abordés de manière transverse.

Histoire, géographie, sociologie et politique étaient conjointement convoquées, avec parfois un regard ethnologique ou anthropologique.

Cet aspect pluridisciplinaire rendait l'exposé d'autant plus passionnant et intelligent.

Une autre particularité de l’émission était son format court, format qui obligeait à ne pas pontifier (on n'était donc jamais assommé d'informations impossibles à digérer) et qui empêchait qu'on se lasse ou qu'on décroche: rester concentré un quart d'heure est à la portée de tout le monde.

Enfin l'émission se terminait en ouvrant des pistes.

Des données exposées découlaient des possibilités d'évolution de la situation donnée, l'auteur prenant souvent parti pour telle ou telle d'entre elles: à chaque fois on repartait avec quelques angles d'analyse neufs.

En résumé, Le dessous des cartes réussissait le tour de force de vous apprendre plein de choses de manière courte et ludique et de vous faire sentir plus intelligent, le tout sans démagogie ni facilité.

A titre personnel, je considère que ce genre de programme devrait se trouver plus souvent dans le service public et que cela fait partie de sa mission.

C’est donc avec tristesse que je dis adieu à cette émission, une de celles que je ressors quand on me dit que la télé n’est qu’abrutissement, et qui de plus a existé avant internet

Quelques exemples de l'émission:
- Les murs et frontières 1 et 2
- La Roumanie
- Le tourisme
- Une prospective amusante de l'an 3000
- Une réflexion sur la politique locale de Google maps
- Et un hommage à Jean-Christophe Victor

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