vendredi 31 mai 2013

"Partis" écologistes

A de multiples reprises, je me suis retrouvé à discuter politique avec des gens qui disaient "voter écolo". Les partis correspondant m'ont inspiré ce post.

Je vais commencer en expliquant mon propre rapport à l'écologie.

Tout d'abord j'ai été éduqué dans l'idée d'économiser, que ce soit l'eau, l'électricité, l'essence, etc.

On m'a également appris à ne pas jeter quelque chose qui peut encore servir, à finir mon assiette, à réparer, à faire durer.

J'ai ainsi grandi habillé par les vêtements de mon grand frère et de mes cousins, j'ai dessiné sur les enveloppes déchirées recyclées par ma mère, je récupère les douilles des lampes cassées, les fils électriques de tout appareil jeté, etc.

Ces automatismes sont profondément ancrés en moi et me semblent le bon sens.

Au départ, ils sont bien évidemment guidés par l'économie, le manque de moyens, le "un sou est un sou".

Je constate cependant avec ironie qu'après avoir été moqué comme radinerie/mesquinerie, ce comportement a de nouveau la cote. Il semblerait bien que recycler, économise et garder soit devenu écologique et valorisant (!)  Blague à part, je trouve cela très bien.

Enfant j'étais passionné par le monde animal. Le commandant Cousteau était un de mes héros, la faune et son environnement me fascinaient et je dévorais tout ce que je pouvais trouver sur livre, télé ou autre ayant trait à nos amies les bêtes.

Cependant, toutes ces sources d'information se terminaient invariablement par des alarmes sur la réduction de la population suite au rétrécissement et à la destruction de leur environnement. Bien vite, j'intériorisai ce sentiment d'urgence et de fragilité du monde et l'idée qu'il fallait "faire quelque chose" (même si je ne savais -et ne sais toujours pas !- quoi).

Et si vivre à la campagne m'a appris l'économie nécessaire et la chasse au gaspillage, le comportement de mes concitoyens ruraux n'allait pas vraiment dans le sens du respect de l'environnement.

Là-bas, Mère Nature est en effet plutôt vue comme pourvoyeuse de revenu, comme espace à dompter et dominer, comme quelque chose qui va de soi.

Par exemple, l'idée de diversité semble absurde et le règne végétal et animal est divisé en deux: l'utile et le nuisible.

Du coup, le premier réflexe quand on voyait de la "sauvagine" (renard, mulot, etc.) c'est de la tuer.

Du coup, l'arrachage de haies trop touffues ou la coupe d'arbres est vue comme un mieux, car ça fait plus de terre libérée pour l'élevage ou la culture, peu importe si ça réduit l'espace dévolu à telle ou telle espèce.

Et comment condamner ça?

Les paysans sont les héritiers de longues générations de gens qui ont patiemment appris à domestiquer le monde qui les entoure, à lutter contre la faim et la misère toujours prête à surgir.

Et aujourd'hui, n'en déplaise aux visions idylliques de ceux qui viennent se balader à la campagne pendant leurs vacances, le métier de paysan reste dur, aliénant, et la grande majorité vit dans la quasi-pauvreté, en contrepartie d'un travail éreintant.

Comment les condamner en bloc s'ils refusent le retour du loup ou de l'ours par exemple? Cela se traduit par plus de travail, plus d'aléas...ce n'est pas si simple.

En revanche, un aspect qui me désole plus est le côté "crade" que j'ai pu constater: vivre à la campagne ne rend pas plus civique ou concerné.

Les décharges sauvages y sont nombreuses, les accidents de terrain dans les champs sont comblés avec n'importe quoi (une épave de voiture par exemple !), les douilles de cartouche en plastique et les cannettes de bière sont bazardées dans les buissons...

La vie en Ile-de-France m'offre à la puissance 10 ce genre de spectacle: il n'y a qu'à voir les monceaux d'ordure aux abords du périphérique, ou bien les zones de marché une fois que les vendeurs se sont retirés pour voir que la poubelle et le civisme n'ont encore rien d'automatique pour un tas de gens, surtout en milieu populaire.

J'ai fait cette petite digression pour me situer par rapport à l'écologie.

Pour résumer, je n'ai rien d'un militant, mais la propreté, l'économie, la préservation du paysage, de la faune et de la flore font partie de mes valeurs, au quotidien dirais-je.

Et je pense que l'écologie doit faire partie des sujets qu'un état doit traiter, au même titre que la sécurité, la santé, l'industrie, etc...ce n'est ni de droite ni de gauche.

Du coup, EELV et consorts me semblent éminemment suspects. Se définir par l'écologie me semble réducteur, sinon absurde. Imagine-t-on un parti se définissant par la santé?

Le profil des politiciens écologistes (en France du moins) semble d'ailleurs confirmer mes soupçons.

En général, les "écolos" sont des gens qui sont passés par l'extrême-gauche, dont ils ont plus ou moins gardé les idées.

Ils les ont vaguement relookées suite au discrédit qu'ont connu les idées de Mao ou Trotski, le grand soir est repeint en vert, mais sur le fond on veut en découdre avec le capitalisme, le nationalisme, les religions, le patronat, etc. L'écologie est plus un vernis qui recouvre tout ça.

Certains cyniques les appelle "pastèques" parce qu'ils sont verts à l'extérieur mais roses/rouges à l'intérieur. Cela me semble juste.

En fait, je pense que pour faire avance la cause écologique, il faut des lobbyistes, des scientifiques, des groupes de pression qui ne soient pas affiliés à un mouvement politique, qui donnent les faits et jugent les résultats. Et certainement pas des idéologues.

Au contraire, ce genre de personnes fait plus de mal à cette cause, importante et parfois urgente, en l'englobant dans un ensemble d'idées qui en sont déconnectées.

C'est franchement dommage.

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