mardi 7 septembre 2010

Humour (2): Bide et musique (Radionaze) et Nanarland

Lorsque j'étais plus jeune, il m'est arrivé, lors de certaines ennuyeuses et solitaires soirées d'été de regarder la télé très tard.

A l'époque, je n'avais à ma disposition que les chaines cathodiques, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ne se foulaient pas trop question programmation. En cette période de ralenti estival où une grande partie de sa cible commerciale favorite était en vacances, le choix qui était offert n'était en effet pas très reluisant.

Il y avait les "sagas de l'été", histoires kitsch et convenues où de belles et farouches héritières marquées par la vie revenaient sur le (magnifique) domaine de leur enfance pour le sauver ou dénouer un (horrible) secret enfoui.

Il y avait les "best of" et les bêtisiers des diverses émissions de l'année, ce qui ne coutait pas trop cher à la chaine et occupait la grille.

Et enfin il y avait, notamment sur M6, des films exhumés de l'époque où le cinéma proposait quantité de séries B ou Z tournées à peu de frais par des auteurs approximatifs et donnant soit dans le mauvais plagiat de films à succès, soit dans la gaudriole franchouillarde la plus épaisse.

Des films aux titres fascinants: "Mon curé chez les nudistes", "Les vacanciers," "Mon curé chez les Thaïlandaises," "Les bidasses en folie", "P'tite tête", "Carnosaur", "On se calme et on boit frais à Saint-Tropez"...

Des films avec des acteurs "particuliers" aux parcours chaotiques comme Bernard Menez, Paul Préboist, Katia Tchenko, Maurice Rich, Jaques Balutin, Pierre Tornade...

Des films nuls, lourds, caricaturaux, datés, des "nanars" dont la visualisation fait hésiter entre la gêne, l'incrédulité, la pitié et la fascination.

Car ils peuvent en effet avoir un côté fascinant si on les prend au second degré ou si l'on se demande jusqu'où ils pourront aller. Je me suis d'ailleurs rendu compte quelques années plus tard qu'ils avaient leurs fans, leurs spécialistes.

Et le net leur a permis de vivre une seconde vie, notamment grâce au site Nanarland, où de très sérieux chroniqueurs en font la critique, souvent hilarante, et sur lequel j'ai retrouvé pas mal de ces affligeantes productions.

Dans le même ordre d'idée, il existe une radio en ligne qui repasse tous les 45 tours oubliés, les duos ratés, les titres inécoutables ou simplement kitsch.

Appelée Radionaze, elle s'est muée en Bide et musique et fait les délices de tout un tas de moqueurs, de nostalgiques ou de curieux un peu masos dans mon genre...

Je devrais peut-être avoir honte, mais on ne se refait pas! :-)


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