vendredi 13 juin 2014

Livres (6): Un été sans les hommes

A priori, le titre du livre dont je vais parler aujourd'hui, Un été sans les hommes et le background new-yorkais branché de l'auteure, Siri Hustvedt, ne m'engageaient pas vraiment à le lire. Au contraire même.

Mais sur le conseil de ma chère et tendre, j'ai quand même essayé.

Et franchement, bien m'en a pris: j'ai en effet découvert un livre profond, intéressant et un regard positif et plein de sagesse sur des sujets graves.

L'histoire est simple.

A la cinquantaine bien sonnée, la narratrice, une poétesse mariée à un scientifique (ils ont un enfant), voit celui-ci la quitter pour partir "faire une pause" avec une collègue française de plusieurs années sa cadette.

Le coup est violent et l'héroïne s'effondre au premier sens du terme. Elle est hospitalisée dans un centre psychiatrique où elle va passer une longue période avant de revenir à la vie.

Le livre commence quand elle décide d'aller dans la région où vit sa mère pour faire elle aussi une pause et tenter de se reconstruire (comme on dit dans les magazines).

Cette reconstruction passera par de multiples réflexions, un retour vers sa vie passée, un regard neuf vers l'inconnu avec qui elle vivait, vers les traumatismes divers qu'ils ont connus.

Au cours de cette retraite, elle revoit un peu sa sœur et sa fille, mais surtout fait de nouvelles connaissances.

Tout d'abord elle rencontre celles qu'elle appelle "les cygnes", c'est-à-dire le petit groupe de vieilles dames que fréquente sa mère à la maison de retraite, avec lesquelles elle sympathise plus ou moins et qu'elle voit sans fard dans leur vieillesse et leurs difficultés à l'assumer.

Il y a ensuite les sept jeune lycéennes avec qui elle organise un atelier de poésie et dont les histoires et les drames la ramènent à sa propre jeunesse.

Il y a enfin la voisine, une mère au foyer vaguement artisan et ses deux enfants, une petite fille et un bébé garçon, qui sera le seul protagoniste masculin du livre: l'héroïne vit vraiment un été sans les hommes.

A travers ces groupes représentant différentes générations se dessine un portrait des différents âges de l'existence.

Les rapports de ces femmes au monde, aux hommes, au vieillissement, la façon de se réjouir ou d'avoir de la peine, tout est peint avec justesse et bonté.

Tissant habilement ces histoires qui se croisent sur fond d'introspection, Siri Hustvedt crée un petit monde attachant et malgré les drames et douleurs que chacune affronte, ce livre respire l'amour de la vie, l'indulgence et l'optimisme.

On en sort curieusement nostalgique et réjoui.

Bref, une bonne surprise et un très bon moment.

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