vendredi 15 mai 2015

Mon aperçu de la littérature israélienne (1): introduction

Parmi les pays de ce globe auxquels je me suis tout particulièrement intéressé, il y a Israël.

Cet intérêt a tout d'abord tenu à mon éducation religieuse, dans laquelle le peuple juif a une place de choix.

Il s’est ensuite transformé en très forte curiosité pour un peuple-religion au destin sans équivalent dans les mondes occidentaux et méditerranéens.

Enfin, j’ai été fasciné par l’œuvre extraordinaire qu’a été la transformation de ce bout du Moyen Orient en un état qui ne ressemble à aucun autre et qui cristallise émotions et combats pour un très grand nombre de Terriens.

Quand je dis "œuvre extraordinaire" il n’y a pas de jugement de valeur, simplement le constat que quelque chose d’unique a été créé.

J'ai du coup lu pas mal d'auteurs israéliens, que je vais présenter dans cette série de posts, en y rajoutant quelques auteurs juifs, modernes ou non.

Et comme je l'ai fait jadis pour la littérature roumaine, je vais commencer par faire un petit survol de l'histoire du pays et des peuples et communautés qui l'habitent aujourd'hui.

1. Judaïsme et diaspora

Au commencement était le judaïsme, la première des religions dites "abrahamiques" (du nom de ce prophète fondateur qu'elles partagent). Elle fut révélée à un peuple sémite à qui Dieu aurait donné un destin particulier.

A l’époque antique, ce peuple se fixa sur le territoire de l’actuelle Palestine/Israël, où il cohabita avec d’autres peuples de manière plus ou moins conflictuelle.

Cet espace devint un royaume, puis deux (Juda et Israël) et fut plusieurs fois soumis à des invasions, avant qu’une révolte envers l’empire romain n’entraine l’interdiction pour tout Juif d’y habiter.

Commença alors la très longue période de diaspora, pendant laquelle le visage moderne du Juif se construisit.

Au départ, le judaïsme était la religion d’un peuple tribal, stabilisé dans un territoire qu’il dominait.

Avec la diaspora, ce peuple se fractionna. Le contact avec d’autres sociétés entraina des conversions dans les deux sens, des mélanges ethniques ou culturels, l’adoption de coutumes autres, diverses adaptations...

Cette différentiation devint parfois énorme, et si tous gardaient l’espoir formel d’être "l’an prochain à Jérusalem" comme le proclamait une prière, avec le temps il n’y eut plus tellement de choses en commun entre eux.

Le Juif prit alors cet étrange statut, ni ethnique, ni national, ni religieux, mais un peu tout à la fois, difficile à mettre dans une case, et devenant souvent un repoussoir à l’époque des religions ou des nationalismes exclusifs.

Ayant déjà évoqué l’histoire juive en tant que minorité européenne dans un précédent post et leur religion dans un autre, je vais passer directement au processus qui mena à l’État dont je parle aujourd'hui.

2. Sionisme

La théorie sioniste et l'idée de l'état d'Israël sont nées au XIXième siècle, dans le cerveau de l'Austro-Hongrois Théodore Hezl.

A cette époque, la fièvre des nationalismes qui secouait toute l'Europe entrainait des rejets violents à l'égard des minorités, dont l'affaire Dreyfus fut un des sommets.

Cet événement choqua profondément Herzl et lui donna l'intime conviction qu'il était indispensable pour la minorité juive qu'elle se construise elle aussi une patrie afin de se normaliser.

Immédiatement se posa la question de l'emplacement de ce pays.

Après quelques tâtonnements (on pensa notamment un temps à Madagascar), c'est tout naturellement (si l'on peut dire ça après 2.000 ans d'absence) vers la Palestine que se tournèrent les regards des premiers sionistes.

La théorie sioniste était née à l'ouest, mais les premiers Juifs à la mettre en pratique venaient d'Europe orientale, essentiellement de Russie, de Roumanie et de Pologne.

Ceux-ci s'installèrent en Palestine, alors province ottomane, chassés par une hostilité grandissante à leur égard et portés par une sorte de messianisme un peu fou.

Il fallait en effet la foi pour s'installer dans un climat difficile sur les rebuts des terres arabes que leur vendaient les grands propriétaires terriens.

Pour une grande partie d'entre eux sionisme se conjuguait avec socialisme et la nouvelle patrie devait aussi avoir de nouvelles règles.

Apparut alors le kibboutz, sorte de ferme collective où tout était mis en commun, où hommes et femmes ne se mariaient ni n'élevaient leurs enfants, qui étaient pris en charge par la communauté, et où la religion n'était guère la bienvenue.

A la fin du XIXIème siècle, un Juif lituanien avait ressuscité une langue hébraïque alors confinée à l'écrit. Elle fut choisie par les kibboutznik pour être celle de l'homme nouveau israélien.

A côté de ces espèces de missionnaires, il y avait des Juifs plus terre-à-terre, traditionnels ou traditionalistes, attachés au yiddish, le dialecte judéo-germanique des Juifs d'Europe de l'est, et souhaitant que l'hébreu reste seulement la langue sacrée.

Une compétition (encore présente aujourd'hui, j'y reviendrais) existait entre ces visions différentes de ce que devait être l'état d'Israël, mais elle était reléguée au second plan par l'adversité commune.

En effet, au fur et à mesure que le nombre de ces étranges colons croissait, la tension avec des voisins arabes de plus en plus inquiets augmentait également, entrainant des affrontements qui relativisaient les divergences entre Juifs: la survie primait.

En 1918, la Palestine changea de mains. Les Turcs en furent chassés par les Britanniques, aidés par des Arabes à qui ils avaient promis un grand royaume en échange de leur appui.

Cette promesse ne fut pas tenue, puisque le Royaume-Uni obtint de la S.D.N. (ancêtre de l'O.N.U.) un mandat sur la Palestine, c'est-à-dire la mission de l'aider à s'organiser avant de la laisser prendre son indépendance.

En fait, tous les mandats donnés à la France ou à l'Angleterre sur des provinces ottomanes ou allemandes aboutirent à des colonies de fait.

Les frontières actuelles des états du Levant furent d'ailleurs établies avant même le départ des Turcs par les accords Sykes-Picot, du nom de l'Anglais et du Français qui les signèrent en secret.

La déception arabe fut grande, d'autant plus quand le ministre anglais Lord Balfour avait fait en 1917 sa fameuse déclaration indiquant que le Royaume-Uni soutenait la création d'un "Foyer national juif" en Palestine.

La tension entre les communautés redoubla donc, tandis que l'immigration juive, de plus en plus financée par la diaspora, ne faiblissait pas.

Devant les désordres provoqués par cette situation, la Grande-Bretagne finit par revenir sur sa décision, mais ce faut en vain.

La Palestine mandataire était définitivement devenue un terrain d'affrontement entre des sionistes motivés, de plus en plus nombreux et vindicatifs, des Arabes de plus en plus inquiets et décidés à lutter pour ne pas être dépossédés, et des Britanniques de plus en plus dépassés et également détestés des deux côtés.

Arriva la Seconde Guerre Mondiale, à l'issue de laquelle la pression juive sur la Palestine atteint son paroxysme: suite à la Shoah des milliers de Juifs fuirent vers ce qui devenait réellement leur Terre promise.

Les sionistes organisaient des filières clandestines, collectaient des fonds, jouaient de leurs réseaux, utilisaient la propagande (comme la célèbre affaire de l'Exodus), et préparaient leur futur en organisant des forces armées, un gouvernement, etc.

3- Naissance d'Israël et Nakba

En 1948, devant la situation qui dégénérait, l'ONU fraichement créée proposa un plan de partition de la Palestine en deux états, un arabe et un juif, et le soumit à l'assemblée.

Le Oui l'emporta, notamment grâce à un important lobbying sioniste et à l'appui américain, qui alla jusqu'à exercer un chantage sur certains pays.

Dès la proclamation d'Israël éclata la première guerre israélo-arabe, dans laquelle s'engagèrent toutes les puissances arabes de la région.

L'armée israélienne, au prix de très lourdes pertes, parvint cependant à écraser les unités qui lui étaient opposées et à progresser assez largement en dehors de la zone qui lui était attribuée.

Une très grande partie des habitants de la Palestine s'enfuit à ce moment-là.

Les avis divergent sur les causes de cet exil.

On sait que certains villages à l'emplacement stratégiques furent rasés ou vidés par par l'armée ou les milices israéliennes, parfois au prix du massacre de leurs habitants (le village de Deir Yassin en est le symbole).

D'autres parlent de panique involontaire chez les Palestiniens. Certains disent enfin que c'est à l'appel des armées arabes qu'ils partirent, celles-ci leur promettant une victoire rapide et leur demandant de leur laisser les coudées franches.

Quelle que soit la part de vérité de ces trois thèses, une très grande partie des habitants arabes quittèrent au final leurs villages pour l'inconnu, parfois plus loin en Palestine, parfois en Jordanie, au Liban ou en Syrie, voire en Égypte.

Ils ne savaient pas que ce serait un voyage sans retour, l'état hébreu le leur interdisant jusqu'à ce jour.

A la fin de cette guerre, Israël était né et recouvrait une surface plus grande que celle qui lui avait été donnée.

Quant à la Palestine, elle avait disparu, partagée entre l'Égypte qui contrôlait la bande de Gaza et la Jordanie, qui annexa la Cisjordanie et Jérusalem est, où elle rasa synagogues et quartier juif.

Cet événement traumatique est connu chez les Palestiniens sous le nom de Nakba, la catastrophe.

4 - Guerres et Frontières

Plusieurs autres guerres suivirent l'indépendance, avant qu'une paix hostile ne s'établisse entre Israël et ses voisins.

Le plus important de ces conflits, la guerre dite des 6 jours, eut lieu en 1967. Cette année-là, Israël lança une guerre préventive dans toutes les directions et enfonça en quelques jours les armées syriennes, jordaniennes et égyptiennes.

Ce dernier pays, dont le dirigeant Nasser se faisait fort de rayer l'état hébreu de la carte, fut particulièrement touché.

L'aviation israélienne détruisit en effet toute son aviation au sol, et Tsahal (nom de l'armée israélienne) envahit la bande de Gaza avant de se rendre maitresse de tout le Sinaï.

Sur le front est, Jérusalem était conquise, ainsi que toute la Cisjordanie jusqu'au Jourdain. De plus le plateau syrien du Golan, haut lieu stratégique du fait de sa position et de son statut de château d'eau de la région, était également annexé.

Cette guerre, qui fit plus que doubler le territoire israélienne, constitue un tournant historique majeur.

Tout d'abord, l'image de l'état hébreu changea aux yeux du monde.

Ce petit pays vu comme isolé et menacé injustement commença à apparaitre comme une armée supérieure et une puissance belliqueuse, surtout lorsqu'il fut clair qu'il n'avait nullement l'intention de se retirer de ses nouvelles conquêtes, malgré les protestations de certains Israéliens.

Ensuite ce fut le début de la fin du panarabisme. L'échec de trois armées, de trois régimes face à un envahisseur hébreu inférieur en nombre fut un choc pour les masses arabes.

Désormais plus rien ne serait pareil et l'étoile des partis Baas et nationalistes commença à pâlir, et celle de l'islamisme à monter.

Toutefois Israël allait subir un revers six ans plus tard, lorsque Sadate, le successeur de Nasser déclencha la guerre du Kippour, qui faillit précipiter l'état hébreu au bord du gouffre en le prenant par surprise.

A la suite de cette contre-offensive arabe, qui lavait l'honneur égyptien, commença le temps des négociations de paix.

Le Sinaï fut rendu à l’Égypte en échange d'une reconnaissance du pays, une paix fut signée avec la Jordanie, un modus vivendi s'établit avec la Syrie.

Le temps des conflits interétatiques prenait fin, l'étape suivante, dans laquelle nous sommes encore, allait commencer.

5 - Naissance du peuple palestinien

Suite à ses conquêtes, Israël se retrouva avec  sous son contrôle plusieurs millions d'Arabes, que l'on peut diviser en trois groupes.

Tout d'abord, il y a ceux qui étaient restés en 1948. Ceux-là ont reçu la nationalité israélienne, mais avec des droits limités, notamment l'impossibilité d'acheter de la terre ou de servir dans l'armée.

Ce dernier point est discriminatoire puisque avoir fait son service militaire est dans ce pays le sésame indispensable pour une carrière dans un grand nombre de domaines.

Ensuite il y a les habitants de Jérusalem, au statut hybride et soumis à une pression constante pour qu'ils vident les lieux.

Enfin il y a la grande masse des Arabes des territoires occupés, c'est-à-dire la Cisjordanie et la bande de Gaza. Ceux-là, la majorité, étaient au début ni plus ni moins que des colonisés.

A ces trois catégories s'ajoute une diaspora conséquente.

Elle est présente dans le monde entier mais surtout dans les pays arabes, Jordanie et Liban en tête, où elle vit dans des camps depuis plusieurs générations, n'obtenant ni la nationalité de leur pays d'accueil ni la possibilité de retourner dans leur pays d'origine.

Cette situation et la trahison des pays arabes dont il devint vite évident que la question palestinienne n'était qu'un outil de politique intérieure, fit prendre conscience aux Palestiniens qu'ils étaient un peuple. Et à ce titre, il fallait qu'ils ne comptent que sur eux-mêmes s'ils voulaient être reconnus comme tels un jour.

Apparut alors l'OLP, l'Organisation de Libération de la Palestine, qui commença sa longue marche par des attentats, et dont le leader Yasser Arafat finit par devenir une figure internationale incontournable.

L'état hébreu chercha tout d'abord à détruire l'OLP par des assassinats ciblés, par des attaques frontales de leurs bases arrière (comme le Liban), puis passa à l'allumage de contre-feux, notamment en finançant une opposition islamiste de façon à semer la division.

Ce fut un échec, et malgré une colonisation massive par des Juifs venus des quatre coins du monde, des séries d'expropriations et des vexations de toute sorte, les Palestiniens s'accrochèrent et s'accrochent toujours à leur terre.

En 1987, ils prirent tout le monde par surprise, y compris leurs leaders, en déclenchant l'Intifada, la guerre des pierres.

Le spectacle ultra médiatisé de ces enfants qui lançaient des projectiles de fortune sur des soldats israéliens lourdement armés fit prendre conscience au monde qu'il y avait bel et bien une occupation.

Et peu à peu, l'opinion mondiale bascula: les rôles de David et Goliath furent inversés entre les Israéliens et les Palestiniens.

A ce jour, le problème n'est pas réglé.

La Palestine a obtenu une fausse autonomie et s'est déchirée entre la Cisjordanie d'une part, fidèle au Fatah hérité de l'OLP, et la bande de Gaza d'autre part, qui s'est donnée au Hamas, mouvement d'opposition islamiste qui nie toute légitimité à Israël.

En parallèle, Israël reste campé sur ses positions et la colonisation juive ne faiblit pas, entretenant la haine et le cycle des affrontements, tandis qu'une sourde lutte démographique a lieu entre les diverses communautés.

6 - Les communautés en Israël

J'en viens au dernier point de ce bref portrait, les communautés d'Israël. Ce pays est en effet une véritable mosaïque.

Commençons par le côté arabe. La majorité y est musulmane, sunnite et sédentaire mais on y trouve aussi quelques minorités religieuses.

La première est la minorité chrétienne, dont le destin se situe entre celui des maronites du Liban et celui des autres chrétiens d'orient.

Souvent plus riches et éduqués, servant de courroie avec les pouvoirs coloniaux, les chrétiens ont plus facilement émigré, affaiblissant leur part relative dans le pays.

Aujourd'hui ils sont ostracisés tant par les colons juifs que par une majorité palestinienne de plus en plus tentée par l'intégrisme islamique, et leur futur semble de plus en plus sombre.

La seconde minorité est celle des druzes.

Cette communauté religieuse, que l'on trouve aussi au Liban, vit dans une stricte endogamie et sans prosélytisme, et elle est mieux intégrée à l'état hébreu que les autres.

Elle a même demandé à servir dans l'armée et joue le jeu, ayant simplement changé d'allié (elle n'était guère mieux traitée par les précédents pouvoirs).

Enfin, la dernière minorité est celle des Bédouins.

Comme en Égypte, ils sont clochardisés, non reconnus et vivent dans la misère la plus noire, trainant leur tribu où ils peuvent dans des territoires de plus en plus exigus. Une partie d'entre eux s'est engagée dans Tsahal.

Côté juif, c'est également très varié.

Le premier groupe est celui des fondateurs d'Israël.

Ashkénazes, majoritairement issus des pays de l'est européen (Pologne, Roumanie, Ukraine et Russie tsariste), ils ont véritablement créé Israël, ses mythes, son armée, ses kibboutz, imposé sa langue, une certaine vision du pays, un côté moraliste nationaliste et communisant.

Ils ont aussi constitué une forme d'aristocratie dirigeante qui est souvent mal vue des autres groupes.

Le deuxième groupe est celui des Juifs venus du monde arabe.

Parmi eux il y a tout d'abord les Séfarades. Censés descendre des juifs expulsés d'Espagne, ils viennent de tout le Maghreb, Maroc en tête, mais aussi de Turquie et parfois de pays d'Europe où ils avaient précédemment fait souche.

Les Mizrahim sont le deuxième groupe de juifs du monde arabe, ils sont venus d'Irak, de Syrie, du Liban, d’Égypte, du Yémen, etc.

Tous ces juifs orientaux ont souvent été traités comme des citoyens de seconde zone.

L'establishment ashkénaze les a installés autoritairement dans des zones déshéritées (telles que la ville de Dimona en plein désert), et les méprise pour leur culture plus religieuse, plus bruyante, plus orientale, bien loin du mouvement laïcisant et moderniste des fondateurs.

Dans les années 70, ils se sont révoltés contre cette vision, constituant le mouvement des panthères noires, avant de peu à peu mieux s'intégrer.

Le troisième groupe de Juifs est celui des Éthiopiens.

Première minorité de couleur du pays, elle est elle aussi mal intégrée et déconsidérée par le reste de la population, parfois même franchement raciste à leur égard.

Enfin, le dernier grand groupe, arrivé dans les années 90, est celui que constituent les Juifs russes débarqués après la fin de l'Union soviétique dans un nombre tel qu'ils ont changé l'équilibre démographique du pays.

En effet, ils représentent désormais 20% de la population israélienne, sont souvent très laïcs, voire athées, et gardent un fort attachement à la culture et à la langue russe. Au scandale général, il s'est d'ailleurs avéré que certains n'étaient même que Russes.

Une autre ligne de fracture coupe la société israélienne juive en deux, celle du rapport à la religion.

Un réveil très fort est en effet en cours, et de plus en plus de Juifs sont orthodoxes, suivant les préceptes de la Torah et du Talmud de manière extrêmement stricts, vivant en vase clos, refusant toute négociation avec les Arabes et faisant des ribambelles d'enfants ainsi que l'a recommandé Dieu.

Israël est donc un bouillon de culture au futur aussi incertain que ses frontières, où les communautés s'entrechoquent de manière plus compliquée qu'on ne peut l'imaginer, et dont l'avenir semble bien complexe.

Un chiffre illustre bien les changements en cours: lorsqu'on cumule le nombre d'enfants des orthodoxes et de ceux des arabes israéliens, on obtient plus de la moitié de la jeunesse du pays.

Je terminerai ce post en évoquant une autre communauté, invisible parmi les invisibles, non reconnue ou prise en compte car aucunement liée aux groupes que je viens de décrire: il s'agit des immigrés.

Globalement, Israël est en effet un pays développé, occidentalisé, et malgré des inégalités qui ont tendance à se creuser de plus en plus, il est globalement riche, beaucoup plus riche que le Tiers Monde en tout cas.

Et à ce titre, il est attractif pour les miséreux du monde entier qui viennent y tenter leur chance.

Certains arrivent dans le cadre de contrats passés avec les entreprises mondialisées d'Israël (par exemple, le mur de séparation a été construit au moins en partie par des Chinois), pour s'occuper de la garde d'enfants, de personnes âgées, ou le travail de maison (là comme ailleurs on trouve beaucoup de Philippins).

D'autres sont recrutés par les entreprises agricoles pour remplacer les ouvriers palestiniens qu'on ne veut plus embaucher.

D'autres viennent clandestinement grossir le secteur informel, traversant le Sinaï pour échouer dans les quartiers pauvres.

Enfin, une partie est constituée par les conjoints goys de Juifs ayant suivi leur moitié en Israël.

Peu de statistiques sont disponibles sur ce troisième groupe, mais ils sont de plus en plus visibles et posent un problème nouveau en se glissant entre les deux communautés historiques.

Leur nombre est suffisamment important pour susciter en tout cas les polémiques et des projets de renvoi en Afrique ont même vu le jour.

Cet aperçu de ce bout du monde si complexe m'a semblé nécessaire avant d'introduire mes auteurs.

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