mercredi 17 juin 2015

Livres (14): Les supremes

Certains livres font du bien, parce qu'ils parlent de l'humanité qu'il y a en nous et de ce qu'elle peut avoir de beau.

Les Supremes, premier roman du musicien américain Edward Kelsey Moore est dans ce cas-là.

Dans ce livre, on suit l'histoire de trois quinquagénaires afro-américaines, copines inséparables depuis leur adolescence. A l'époque leurs proches les avaient baptisées "Les supremes", en référence au groupe, et ce surnom leur est resté.

Ces trois amies ont des caractères et des origines différentes, et ont suivi des chemins variés.

La première, musicienne accomplie issue de la bourgeoisie noire, a reçu une éducation soignée, de bonnes manières et un fond religieux très strict.

Le parcours de la seconde en est le parfait opposé. D'une beauté exceptionnelle, elle est née d'une fille mère à la cuisse légère qui l'a élevée tant bien que mal dans des conditions plus que précaires.

Quant à la troisième, le pilier du groupe, elle vient d'une famille plus ordinaire mais elle porte en elle le souvenir d'une naissance peu banale et fait preuve d'un caractère indomptable.

Toutes trois ont grandi et sont restées dans le quartier noir d'une petite ville américaine, et ont vu évoluer les relations entre les communautés au fur et à mesure des lois et du temps, passant de la ségrégation dure et raciste à une cohabitation plus pacifiée.

Leur point de ralliement, celui autour duquel se passe la majeure partie de l'action, est le restaurant de Big Earl, un homme débonnaire et sage qui semble être le Bien incarné, toujours occuper à aider, excuser, trouver des solutions à tout et pour tout le monde.

Chapitre après chapitre s'enchainent les tranches de vie et les parcours croisés de ces trois héroïnes, avec leurs maris, leurs enfants, leurs parcours professionnels, leurs engagements et leurs renoncements, leurs malheurs et leurs bonheurs, leurs pleurs et leurs éclats de rire.

Présenté comme ça, Les supremes peut paraitre bien insipide, mais en réalité avec ces petites histoires Moore peint le portraits de gens extrêmement attachants, distille avec talent émotion et humour et nous transmet le message que la vie est belle quand on n'est pas seul et qu'on s'entraide.

Et lorsqu'on tourne la dernière page, c'est avec regret qu'on prend congé de ce petit monde.

Cet roman m'a fait penser à une version plus empathique du livre Edna, Irma et Gloria de l'écrivain québécois Denise Bombardier, mais plus encore aux histoires des films de Radu Mihaileanu, à ce genre d’œuvre qui vous réconcilie avec la vie.

Pas mal pour un bouquin acheté par hasard dans une gare...

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